Comment bien entretenir son piano à la maison
Le piano est un instrument vivant, sensible à son environnement. Pour qu’il conserve toute sa richesse sonore et sa longévité, un entretien régulier est essentiel. Voici quelques conseils pratiques pour prendre soin de votre instrument au quotidien.
Choisir son piano : un compagnon pour la vie
Adopter un piano, c’est accueillir un instrument qui va grandir avec vous et votre famille.
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Le piano neuf offre la promesse d’une mécanique réglée et d’une construction solide, capable de durer plusieurs décennies lorsqu’il est bien entretenu. Choisir un instrument de bonne qualité, c’est s’assurer que votre instrument pourra grandir et vieillir avec vous et conservera une certaine valeur. Un piano droit de bonne qualité coûte au moins quelques 10'000 CHF.
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Le piano d’occasion porte en lui une histoire et une âme. Mais il faut être vigilant : un piano gratuit ou bon marché trouvé sur Internet peut cacher des problèmes coûteux à réparer. Un bon compromis est un piano de bonne facture qui a été révisé par un ou une professionnelle.
Choisir le bon emplacement
L’endroit où vous placez votre piano a un impact direct sur sa santé :
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Évitez les sources de chaleur : ne le placez pas près d’un radiateur, d’un poêle ou en plein soleil. La chaleur dessèche les matériaux et peut provoquer des fissures dans le bois et dans la table d’harmonie. Faites attention au chauffage au sol : isolez votre piano avec un tapis épais et idéalement un isolant thermique.
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Gardez une hygrométrie stable et adéquate : un taux d’humidité trop élevé ou trop bas peut désaccorder votre piano ou endommager ses pièces en bois. Idéalement, maintenez l’hygrométrie entre 45 et 55 %.
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Loin des courants d’air : les variations de température sont néfastes. Choisissez un endroit stable, loin des fenêtres ouvertes et des portes extérieures. Idéalement, placez votre piano contre un mur intérieur.
Un brin de toilette pour votre piano
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Clavier : utilisez un chiffon doux légèrement humide (jamais trempé) pour nettoyer les touches. Séchez-les immédiatement après.
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Bois et vernis : dépoussiérez régulièrement avec un chiffon microfibre sec. Les anciens meubles en bois peuvent être nourris avec des huiles spéciales (mais faites toujours un test sur un coin non visible du piano !) et les meubles des pianos en noir poli peuvent être légèrement humidifiés avec des détergents type nettoyants à vitres.
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Intérieur du piano : ne tentez pas de nettoyer l’intérieur vous-même. La poussière peut s’accumuler, mais une intervention maladroite pourrait abîmer des pièces sensibles. D’ailleurs, le piano, lui, s’en fiche un peu de la poussière.. Attendez ma venue, préparez votre meilleur aspirateur et je me ferai une joie d'aspirer les quelques minons qui ont élu domicile dans votre instrument.
Quand faire accorder votre piano ?
Même si vous jouez peu, un piano se désaccorde naturellement avec le temps :
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Je recommande au moins un accordage par année, plutôt toujours à la même période de l’année (soit printemps, été, automne ou hiver).
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Un piano régulièrement accordé tient mieux l’accordage, garde une meilleure stabilité et évite les tensions excessives sur la structure.
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Il n'y a pas une meilleure saison pour accorder votre piano, je travaille toute l'année et le piano s'adapte à l'hygrométrie et la température au fur et à mesure du temps qui passe.
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Si cela fait longtemps, très longtemps, ou très très longtemps que votre piano n'est pas passé entre les mains d'une factrice de pianos, ne vous en faites pas ! J'ai l'habitude.. Dans ce cadre-là, comptez un supplément de 35 CHF pour une "mise au ton", un genre de pré-accordage.
Un conseil : jouez, jouez et... jouez encore !
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Un piano aime être joué ! Cela permet :
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De maintenir la mécanique en bon état,
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D’éviter que certaines pièces ne se grippent ou ne se bloquent,
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Et surtout… de profiter de votre instrument.
Et quand vient la fin...
Comme tout être vivant, un piano a une fin de vie. Même bien entretenu, il arrive un moment où sa structure s’affaiblit, où ses cordes, ses chevilles ne tiennent plus l’accord, où sa mécanique s’essouffle. C’est une étape naturelle, surtout pour les instruments qui ont traversé les décennies et accompagné des générations entières.
Il ne faut pas culpabiliser à l’idée de se séparer d’un piano. Il a souvent déjà beaucoup donné, chanté sous des mains débutantes, soutenu des élans passionnés, traversé les silences, les saisons, les déménagements. À un moment, il a simplement terminé son œuvre sur cette terre. Le porter à la déchetterie, c’est parfois un dernier geste d’attention et de respect : reconnaître qu’il a bien vécu, et qu’il laisse la place à un autre instrument prêt à écrire une nouvelle histoire.
Et puis, un mot important : lorsqu’un piano est trop usé, le donner — même avec de bonnes intentions — peut devenir un cadeau empoisonné. Cela m’arrive régulièrement dans ma pratique : je suis appelée dans une famille qui vient de recevoir un piano « gratuit », parfois après avoir investi une belle somme dans son transport, pour découvrir qu’il est malheureusement inaccordable ou irréparable. C’est une déception, bien sûr, mais aussi une perte de temps et d’argent. Et surtout, ce sera alors à eux - qui n'y peuvent rien ! - de payer à nouveau le transport pour la déchetterie.
Avant d’accepter ou de transmettre un piano ancien, il vaut toujours mieux demander un avis professionnel. Cela permet d’éviter les mauvaises surprises… et ainsi, accueillir un instrument chez soi restera pour toutes et tous une expérience magique !